Cette semaine a été marquée par l'émergence des hashtags "#BalanceTonPorc" et "#MeToo" par lesquels nombre de femmes ont pu exprimer la violence des agressions, du harcèlement et parfois même de crimes sexuels dont elles ont été les victimes.
L'histoire de Paris n'est pas exempte cette violence : c'est même un élément constitutif du système qui a construit Paris comme toutes les villes européennes.
Cette histoire a laissé des traces qui nous éclairent, témoignent et parfois nous éblouissent. Avec le temps, ce qui était un cauchemar est étrangement devenu un rêve nostalgique, à l'image des maisons closes et leurs salons chinois qui font aujourd'hui rêver à un charme désuet et bucolique bien oublieux des conditions de vie de celles qui y exerçaient.
Entre 1921 et 1946, l'adresse du 32 rue Blondel était aussi célébrée des hommes que détestée des femmes. L'établissement qui s'y trouvait, Les Belles Poules, était la maison close la plus courue de Paris. Le Pornographe qu'était Brassens en chantait même les fleurs.
De l'extérieur, la petite façade en mosaïques sobres ne paye pas de mine. Seul le gros numéro de rue rappelle aux connaisseurs que ce marquage indiquait autrefois les établissements de passe.
A l'intérieur, les "belles poules" ne sont plus là, mais leur présence hante les incroyables mosaïques érotiques des murs. Devenu salon de réception, le lieu a conservé sa déco libertine et son atmosphère orgiastique.
Si la rue Blondel et sa voisine la rue Saint-Denis sont aujourd'hui connues pour la prostitution, c'est que ce quartier entier a une histoire sulfureuse : le Chabanais (dans la rue du même nom) était le principal concurrent des Belles Poules, tout comme le Moulin, lui aussi rue Blondel, le Sphinx à Montparnasse et le One-Two-Two aux Grands Boulevards.
Juste en face des Belles Poules, un autre lupanar était également signalé par le gros numéro de rue "23" sur une élégante façade de bois. On imagine facilement les demi-mondaines traverser la rue pour passer de l'un à l'autre. Cette époque est révolue depuis la loi Marthe Richard de 1946 qui a transformé le cauchemar des unes en un fantasme nostalgique des autres.
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