Paris se dote de nouveaux députés ! Hier, les Parisiens étaient appelés aux urnes et ils y retournent la semaine prochaine.
Dimanche, l'Assemblée Nationale se remplira de nouveaux visages, tandis que le Sénat sera toujours son pendant dans un système dit "bicamériste", c'est à dire à deux chambres.
Si ces deux chambres sont connues, leur histoire l'est moins. Elle est pourtant très riche de secrets, magouilles et complots historiques. Rien à voir avec la République irréprochable qu'on a aujourd'hui.
L'Assemblée Nationale siège au Palais "Bourbon", du nom de la dernière famille royale française. C'est la fille de Louis XIV qui a fait construire ce Palais en guise de (grand) hôtel particulier. Cette fille-à-papa, nommée Louise Françoise de Bourbon, a épousé le Prince de Condé, qui est, après le roi et son très proche entourage, le type le plus important dans la hiérarchie des aristos français.
Du coup, en juillet 1789, leur petit-fils (ami du Marquis de Sade) quitte précipitamment le pays et le palais est réquisitionné. Quand la monarchie revient en 1814, le même petit-fils espère récupérer son palais, mais les députés y font la loi depuis 16 ans. Il n'y revient pas mais l'Etat lui paye un loyer. Ce n'est qu'en 1827 que le Palais est acquis par l'Etat. La mort du Prince, 3 ans plus tard, au cours d'une partie fine masochiste, actera d'ailleurs la fin de la dynastie de Condé. La chambre des députés est une chambre rouge...
Le Sénat, pour sa part, siège au Palais du Luxembourg qui est de 100 ans plus vieux que le Palais Bourbon (qui a dit "comme les sénateurs" ?). C'est Marie de Médicis, princesse florentine devenue Reine de France, qui en ordonne la construction. Ce palais est le théâtre de l'un des complots de cour les plus spectaculaires de l'ancien régime : la "journée des Dupes" de 1630 pendant laquelle le roi Louis XIII (fils de Marie de Médicis) s'est retourné contre sa mère au profit de Richelieu. La Reine et le Cardinal s'étaient brouillés et personne n'a cru que ce jeune roi oserait s'opposer à sa maman (qui n'était pas commode).
Les mauvaises langues racontent que c'est la dernière fois qu'une décision a été prise à cet endroit.
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